EFFET PHOTOELECTRIQUE

 MISE EN EVIDENCE DE L’EFFET PHOTOELCTRIQUE :

 Expérience de HERTZ

              Une plaque de zinc bien décapée est placée sur le plateau d’un électroscope chargé négativement.

 Observations :

-Lorsque la lame est éclairée par une source de lumière riche en en rayonnements ultraviolets, les feuilles de l’électroscope se rapprochent progressivement : l’électroscope se décharge.

-Lorsqu’on interpose sur le trajet lumineux une lame de verre capable d’arrêter les rayons ultraviolets, l’écartement des feuilles reste inchangé : l’électroscope ne se décharge plus.

-De même, lorsque la plaque est éclairée par une lampe à incandescence, l’électroscope ne se décharge plus, quel que soit la puissance de la lampe.

 

Interprétation :

La décharge de l’électroscope s’interprète par le fait que les radiations ultraviolettes ont expulsé les électrons libres du métal zinc. L’excédent d’électrons de l’électroscope migre progressivement vers la lame de zinc. L’autre observation montre que l’émission d’électrons par le métal zinc n’est pas observée pour n’importe quel rayonnement de longueur d’onde donnée.

 Définition de l’effet photoélectrique :

On appelle effet photoélectrique, l’émission d’électrons par un métal convenablement éclairé.

 

ETUDE EXPERIMENTALE DE L’EFFET PHOTOELECTRIQUE

Dispositif expérimental :la cellule photoélectrique

Une cellule photoélectrique est constituée de deux électrodes :

- la cathode C, cylindrique, est faite du métal dont on veut extraire les électrons ;

- l’anode A, filiforme, est très souvent en platine. L’ensemble est enfermé dans une enveloppe de quartz ou de verre (transparents aux ultraviolets) dans laquelle on a fait un vide très poussé.

          Pour étudier le courant photoélectrique, la cellule est insérée dans un circuit électrique comprenant :

-Un générateur réglable qui établit une tension entre les deux électrodes. Ceci crée un champ électrostatique dont les lignes de champ sont radiales (le long des rayons du cylindre).

- Un voltmètre qui mesure la tension appliquée à la cellule. En effet lorsque la lumière frappe la cathode, elle fournit de l’énergie aux électrons qui quittent la cathode et se dirigent vers l’anode.

- un galvanomètre (ampèremètre sensible aux très faibles intensités) permettant de lire l’intensité du courant photoélectrique.

          La cellule est éclairée par une source de lumière monochromatique dont on peut faire varier la puissance.

Observations : lois de de l’effet photoélectrique

En faisant varier la fréquence      de la lumière incidente, on constate que l’émission des électrons n’est possible que si la fréquence  de la lumière utilisée est supérieure ou égale à une fréquence  caractéristique du métal.

A cette valeur limite de  correspond une valeur limite λ0 de la longueur d’onde.

Les conditions du seuil photoélectriques sont :

 

La fréquence de seuil d’un métal est la fréquence minimale du rayonnement capable de provoquer l’émission des électrons du métal.

La longueur d’onde de seuil λ0 est la longueur d’onde maximale du rayonnement produisant l’effet photoélectrique.

 

Pour  , on constate que l’émission des électrons commence et cesse avec l’éclairement : l’effet photoélectrique est instantané. C’est la première loi de l’effet photoélectrique.

 

CARACTERISTIQUE TENSION-COURANT

          Pour une radiation convenable, la mesure de l’intensité i du courant photoélectrique en fonction de UAC, permet de tracer la caractéristique tension-courant de la cellule photoélectrique :

 

-l’intensité i du courant photoélectrique augmente avec la tension UAC : pour des valeurs élevées de la tension accélératrice, elle atteint une valeur maximale I0 appelée intensité de saturation :

Is=nse

-le courant photoélectrique s’annule à partir d’une valeur négative de la tension -U0 appelée tension d’arrêt.

La valeur absolue U0 de la tension d’arrêt est le potentiel d’arrêt.

 

Ø  Pour deux radiations lumineuses de même fréquence et de puissance P1 et P2 différentes, l’intensité de courant de saturation augmente avec la puissance mais la tension d’arrêt reste inchangée.

Le nombre ne d’électrons extraits par seconde de la cellule est donc proportionnelle à la puissance lumineuse :

 C’est la deuxième loi de l’effet photoélectrique.

Ø  Pour deux radiations de même puissance et de fréquence différentes produisant l’effet photoélectrique, la fréquence lumineuse a une influence sur le potentiel d’arrêt mais n’agit pas sur l’intensité du courant de saturation.

 

 INTERPRETATION D’EINSTEIN DE L’EFFET PHOTOELECTRIQUE :

Pour interpréter l’effet photoélectrique, ALBERT EINSTEIN considère que :

·         La lumière est constituée de particules de charge et de masse nulle appelées photons se propageant à la vitesse de la lumière.

·         Chaque photon transporte une énergie propre ou quantum d’énergie de valeur :

E =

υ est la fréquence du rayonnement

h=6,62.10-34J/s une constante appelée constante de Planck.

·         C’est cette énergie transportée par un photon qui sert à extraire l’électron de l’attraction du noyau puis, a lui communiqué une énergie cinétique.

 REMARQUE : Si la fréquence υ du photon est supérieure à la fréquence seuil υ0, l’énergie (E) du photon est supérieure à l’énergie d’extraction W0 ; l’excédent d’énergie est communiqué à l’électron sous forme d’énergie cinétique (Ec).

Le bilan énergétique s’écrit alors :

 

A partir d’une valeur -U0 , plus aucun électron n’atteint l’anode. L’énergie cinétique maximale des photoélectrons expulsés de la cathode et atteignant l’anode avec une vitesse nulle peut être obtenue en appliquant le théorème de l’énergie cinétique entre la cathode et l’anode :

Ec(A)-Ec(C)= W(Fel),  W(Fel) étant le travail de  la force électrique.

 

Car le travail de la force électrique et résistant.

 

Si Ec<eU0, plus aucun électron de parvient à l’anode car son énergie cinétique est insuffisante : l’intensité du courant traversant le circuit et nulle.

Pour une tension anode-cathode UAC :

       DUALITE ONDE-CORPUSCULE

La lumière se présente sous deux aspects :

-Un aspect ondulatoire : où elle est considérée comme un phénomène vibratoire se propageant par une onde.

-Un aspect corpusculaire : où elle est formée de corpuscules appelés photons qui sont animés d’une vitesse c (célérité de la lumière) et transportant un quantum d’énergie E tel que E = .

 

APPLICATIONS :

 - L’effet photoélectrique se retrouve dans les dispositifs de commande tels que : la mise en marche d’un escalier roulant, l’ouverture automatique d’une porte, le déclenchement d’un système d’alarme… « Un faisceau lumineux (invisible) tombant sur une photopile y produit un courant photoélectrique dont la suppression par un corps déclenche le fonctionnement d’un dispositif »

 - Il est aussi utilisé dans les cellules photovoltaïques par une transformation de l’énergie solaire en énergie électrique.

 

 

EXERCICES

 

EXERCICE I :

1.Qu’est-ce que l’effet photoélectrique ?

-En donner un exemple dans la vie courante.

-Calculer l’énergie d’un photon de longueur d’onde 0,5µm (1µm=10-6m)

 2-Une lumière de fréquence 𝜐=8,33.1014 Hz frappe une surface recouverte d’un matériau photoémetteur de fréquence seuil photoélectrique 𝜐0=6,82.1014 Hz.

2.1-Exprimer, puis calculer l’énergie transportée par un des photons de cette lumière ?

2.2-Cette lumière provoque-t-elle l’effet photoélectrique dans le matériau recouvrant la surface ? Justifier votre réponse.

On donne : Célérité de la lumière dans le vide : 3.108m/s ; Constante de Planck : 6,63.10-34 J.s

 

EXERCICE II :

            Un métal de longueur d’onde seuil λ0=350 nm est successivement éclairé par des radiations lumineuses de longueurs d’ondes λ1 = 200 nm ; ­ λ2= 480 nm et λ3= 800 nm

1°) Calculer en électronvolt le travail d’attraction de l’électron de ce métal.

2°) En justifiant, donner la ou les longueurs d’onde(s) capable (s) de provoquer (s) l’effet photoélectrique pour ce métal.

En déduire l’énergie maximale des électrons en électronvolt.

Données : c = 3.108m/s et h=6,62.10-34 J/s

 

EXERCICE III

 

On dispose de 3 cellules photoémissives. Les cathodes sont respectivement recouvertes de césium (Cs) ; potassium(K) ; lithium (Li).

Les énergies d’extraction Wo d’un électron de ces métaux sont données dans le tableau ci-dessous :

 

Métal     

Cs

K

Li

Wo(eV)

1.87

2.26

2.39

1-Qu’appelle-t-on énergie d’extraction ?

2-On éclaire successivement chaque cellule par une radiation monochromatique de longueur d’onde l=0.59mm.

a-Calculer, en eV, l’énergie transportée par un photon.

-Avec laquelle de ces 3 cellules obtient-on l’effet photoélectrique ? Justifier votre réponse.

c-Calculer, en joules l’énergie cinétique maximale des électrons à la sortie de la cathode.

 Qu’appelle-t-on potentiel d’arrêt ? Calculer sa valeur absolue dans le cas où l’effet photoélectrique se produit.

 

EXERCICE IV 

Situation problème :

Le laboratoire du collège « EN DO » a reçu un laser (source monochromatique) d’un bienfaiteur. Monsieur BELA, enseignant responsable du laboratoire constate que la plaque signalétique de cet outil est illisible. Cependant sur la liste des lasers offerts par ce donateur à divers établissements, les longueurs d'onde sont indiquées (voir informations). Afin d'identifier l'appareil reçu, ses élèves ont été répartis en deux groupes.
Expérience réalisée par le premier groupe
La radiation émise par cette source est envoyée sur un atome d'hydrogène dans son état fondamental, on constate que son électron passe au niveau 2.

Expérience réalisée par le deuxième groupe

La radiation émise par le laser éclaire une cellule photoélectrique dont la cathode est en or. Un dispositif approprié montre que la vitesse maximale des électrons émis est : Vmax=1,34×106m.s−1.

Informations :
Niveaux d'énergie de l'atome d'hydrogène : En=−13,6n2 (eV);
Travaux d’extraction de certains métaux :

Métal 

Sodium

Argent

Or

Travail d'extraction (eV)

2,7

4,3

5,1

Liste des lasers offerts par le donateur

Laser

L1 

L2 

L3

Longueur d’onde (μm)

 0,92 

 0,12

0,64

Données : h=6,62×10−34J.s ; c=3×108m.s−1 ; masse de l'électron : m=9,1×10−31kg; 1eV=1,6×10−19J

1- En exploitant les informations obtenues par le premier groupe d'élèves et à l'aide d’une démarche scientifique, identifie le laser reçu. 
2- En exploitant les informations obtenues par le deuxième groupe d'élèves, examine si ces deux expériences sont en accord. (BACCALAUREAT D 2025)

 

 

 

CORRIGES :

 

EXERCICE I : 

1-C’est l’extraction d’électrons d’un métal convenablement éclairé.

 

- L’effet photoélectrique se retrouve dans les dispositifs de commande tels que : la mise en marche d’un escalier roulant, l’ouverture automatique d’une porte, le déclenchement d’un système d’alarme… « Un faisceau lumineux (invisible) tombant sur une photopile y produit un courant photoélectrique dont la suppression par un corps déclenche le fonctionnement d’un dispositif »

 - Il est aussi utilisé dans les cellules photovoltaïques par une transformation de l’énergie solaire en énergie électrique.

W=h

2.1-W=h𝜐=6,63x10-34x8,33x1014=55,22.10-20=5,5 eV

2.2-W0=h𝜐0=6,63x10-34x6,82x1014=4,5 eV

W>W0 il y a effet photoélectrique

 

EXERCICE II :

1-W0=h𝜐0=hc0=6,62.10-34/350.10-9=3,5 eV

2-

λ1=200nm<λ0 donc la première radiation est capable de produire l’effet photoélectrique pour ce métal.

λ2=480nm>λ0 donc la première radiation est incapable de produire l’effet photoélectrique pour ce métal.

λ3=800nm>λ0 donc la première radiation est incapable de produire l’effet photoélectrique pour ce métal.

 

 EXERCICE III :

 

1-C’est l’énergie minimale nécessaire pour expulser un électron du métal.

2-Celle-ci est donnée par la relation E=h𝜐

 

b-On obtient l’effet photoélectrique avec la cellule en césium car son énergie d’extraction est inférieure à l’énergie transportée par le photon.

Wo(Cs)= 1,87eV < E  =2,1eV.

 

c- E(photon)=Wo+Ec

Ec=2,1-1,87=0.23eV=0.23.1,6.10-19 J.eV-1=0,368.10-19J

 

 d-Le potentiel d’arrêt U0 est le potentiel qu’il faut donner à l’anode pour stopper le flux d’électrons, donc annuler le courant.

 Les électrons étant chargés négativement, ce potentiel U0 doit être également négatif pour les repousser (ou plus exactement plus faible que le potentiel de C ce qui revient à dire que la tension UAC  entre C et A doit être négative) 

 

L’application du théorème de l’énergie cinétique permet d’évaluer U0.

Etat initial= électron expulsé de la cathode avec une énergie cinétique Ec.

Le potentiel de la cathode est choisi nul.

Etat final=électron arrivant à l’anode avec une énergie cinétique nulle.

0-Ec=W(F)=qE.=-e.UCA(*)=-e(Vc-VA)=-e(0-VA)=VA

VA*e=-Ec

Effectuons le calcul en unité SI.(énergie en joules)

VA=Uo=-Ec/e=-0.23*1.6.10-19/1,6.10-19=-0.23V.

Sa valeur absolue est donc :0.23V

 

 

 

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