OSCILLATEUR ELECTRIQUE : CIRCUIT
RL
MISE EN EVIDENCE DES REGIMES TRANSITOIRES
Généralités
Tout bobinage parcouru par un courant crée un champ
magnétique proportionnel à l’intensité i. Lorsque l’intensité i dépend du
temps, il apparaît aux bornes de la bobine une fém
d’auto-induction (phénomène d’induction). En convention récepteur, cette fém s’écrit (en supposant la bobine idéale, c’est-à-dire
sans résistance) :
L est le coefficient d’auto-induction
de la bobine en henrys(H)
Le rôle d’une bobine d’auto-induction est de
s’opposer à toute modification du courant dans un circuit (loi de Lenz). En
particulier, l’intensité du courant dans une bobine est nécessairement
continue.
L’association en
série d’une bobine et d’un résistor constitue un dipôle
RL.
Dispositif expérimental
On réalise un circuit électrique comprenant :
-Un générateur basse fréquence (GBF) délivrant une
tension en créneaux dont les valeurs sont successivement 0V et 6V et dont la
fréquence est réglée à la valeur f=100 Hz
-Une bobine inductive
-Un résistor de résistance R
-Lorsque le
générateur délivre une tension umax=E,
l’intensité du courant croit jusqu’à atteindre une valeur maximale constante,
mais cette augmentation est lente.
-Lorsque u=0,
l’intensité du courant décroît jusqu’à s’annuler ; cette extinction de
courant est lente aussi.
-L’établissement
et l’extinction du courant, lentes à atteindre sont conformes à la loi de Lenz.
Energie emmagasinée.
L’énergie Emagn
emmagasinée est donnée par la relation :
L en henrys(H)
I en ampères(A)
Emgn en joules(J)
L’intensité du courant qui traverse une bobine
est une fonction continue du temps.
Equation différentielle d’évolution du circuit
u(t)=uL+uR
Soit encore :
Cette équation différentielle traduit
l’évolution du courant en fonction du temps :
-pendant
l’établissement du courant :
u(t)=E =>
Les solutions sont de la forme :
-pendant l’interruption du courant
u(t)=0 =>
Les solutions sont de la
forme :
ETUDE DU
CIRCUIT RL EN REGIME SINUSOÏDAL
Soit le circuit suivant :
L'ensemble est alimenté par une tension sinusoïdale, u(t)=e(t)=Umcos(ωt
+φ), de valeur efficace U et de fréquence 50 Hz. Cette tension se
décompose en deux tensions partielles UR et UL. La
résistance et la bobine sont en série ; ils sont donc traversés par le même
courant d'intensité efficace I (indiqué sur le schéma).
IR = IL = I
Tension instantanée aux bornes d’un dipôle RL
Dans un dipôle RL, la tension et l’intensité sont des
fonctions sinusoïdales de même fréquence et présentant un déphasage φ.
Soit i(t)=Imcosωt , alors u(t)=e(t)=Umcos(ωt
+φ),
La loi d’additivité des tensions appliquée a la figure ci-dessus donne :
u(t)=e(t) =uL+uR
Soit :
En tenant compte des expressions
ci-dessus :
On a :
Construction
de Fresnel
Le courant étant commun aux deux éléments, on le
choisit comme origine des phases.
Le vecteur
, de longueur proportionnelle à la
résistance R, est porté par la direction de I (en phase).
Le vecteur , de longueur proportionnelle à la réactance XL=Lω, est perpendiculaire à la
direction de I (déphasé de +π/2).
Le vecteur résultant
des deux tensions partielles, représente la tension appliquée U. Cette
résultante est ici l'hypoténuse du triangle rectangle. Sa longueur est
proportionnelle à l'impédance Z.
- La tension aux bornes de la résistance R est en
phase avec le courant et
UR = R x I.
- La tension aux bornes de la bobine L, supposée parfaite,
est déphasée de +π/2 avec le courant (avance de T/4) et
UL = XL
x I=LωI.
- Les deux tensions partielles sont donc en
quadrature.
Caractéristiques du dipôle RL
·
Impédance
D’après le théorème de Pythagore,
=>
·
Déphasage
de la tension appliquée par rapport au courant.
L’angle de déphasage tension/courant est positif et
dépendra du rapport existant entre R et XL à la fréquence de travail
du circuit.
Cet angle est tel que :
Puissance moyenne consommée par le
dipôle RL
·
La tension étant en quadrature avance sur le
courant : φ=π/2 donc cos
φ=0.
·
La puissance moyenne
est P=0 ; une bobine non résistive ne consomme globalement pas
d’énergie : l’énergie emmagasinée au cours d’une alternance est restituée
au cours de l’alternance suivante.
EXERCICES
EXERCICE I :
On
réalise le montage représenté dans la figure 1 et qui constitué de :
- un générateur de force électromotrice E=6 V
et de résistance négligeable ;
-
une bobine de coefficient d’inductance L=15 mH et de
résistance négligeable ;
- un conducteur ohmique de résistance R
réglable ;
-
un interrupteur K .
On
règle la résistance R sur une valeur R1 et on ferme l’interrupteur K à un
instant t=0 que l’on considère
comme origine du temps.
1-
Etablir l’équation différentielle vérifiée par l’intensité du courant i(t).
2-
La solution de l’équation différentielle s’écrit sous la forme :
Déterminer
à partir de cette solution l’expression de la constante en fonction des paramètres du circuit.
3-
On règle la résistance R sur la valeur R2=2R1
Trouver
l'expression de la nouvelle constante de temps
en fonction de
. En
déduire l’effet de la valeur de R sur l’établissement du courant dans le dipôle
RL.
EXERCICE
II :
On réalise le circuit électrique, schématisé
sur la figure 1, qui comporte :
-
Un générateur de tension de f.e.m.
E =12V ;
-
Une bobine d’inductance L et de résistance négligeable ;
- Deux conducteurs ohmiques de résistance R =
40 W et r=8 Ω ;
- Un interrupteur K.
On
ferme l’interrupteur K à l’instant t=0.
1.
Déterminer la valeur de
IP ; l’intensité du courant électrique en régime
permanent .
2.
Etablir l’équation différentielle régissant l’établissement du courant i(t)
dans le circuit.
3. Soit ,
la solution de cette équation différentielle.
Trouver
les expressions de A et de en fonction des
paramètres du circuit.
4. Calculer la valeur de l’inductance L de la bobine
si la constante de temps vaut 3s.
5. Trouver l’énergie E emmagasinée par la
bobine à l’instant t= t /2.
EXERCICE
III :
Un circuit
électrique se compose d'une bobine réelle en série avec une résistance, tel que
représenté ci-dessous :
1 - Déterminer, à l'aide de la construction de Fresnel,
quelle tension alternative U (à 50 Hz) il faut appliquer aux bornes du circuit
pour que celui-ci soit parcouru par un courant I de 0,6 A ? Echelle : une
division correspond à 20 V.
2
- Quelle est alors la tension UL aux bornes de la bobine réelle ?
3
- Déduire ou calculer l'impédance ZL de la bobine réelle.
4
- Calculer l'impédance Z du circuit.
CORRIGES
EXERCICE I :
1- Equation différentielle vérifiée par l’intensité du courant i(t).
-u(t)+uL+uR=0=>u(t)=uL+uR
Soit encore :
Cette équation
différentielle traduit l’évolution du courant en fonction du temps :
u(t)=E =>
2- La solution de l’équation différentielle s’écrit sous la forme :
3- R2=2R1
=
Lorsqu’on augmente R, la constante de temps est plus petite et le
temps de rétablissement du courant diminue.
EXERCICE II :
1. L’intensité du courant
électrique en régime permanent est Ip=E/R+r=12/(40+8)=0,25 A.
2. Equation
différentielle vérifiée par l’intensité du courant i(t). R1=R+r
-u(t)+uL+uR=0=>u(t)=uL+uR
Soit encore :
Cette équation
différentielle traduit l’évolution du courant en fonction du temps :
u(t)=E =>
3. Les solutions sont de la
forme :
Par identification,
avec
R1=R+r
4.
5. Trouver l’énergie
E emmagasinée par la bobine à l’instant t= t /2.
EXERCICE III :
Bobine
: L = 743 mH RL = 60 Ω Résistance : R
= 220 Ω
1 -
Calcul des tensions partielles :
UR
= R x I = 220 x 0,6 = 132 V
URL = RL x I = 60 x
0,6 = 36 V
UXL = 100π x L x
I = 100π x 0,743 x 0,6 = 140 V
Remarque : URL et UXL
ne sont pas accessibles à la mesure
La mesure de U donne environ 11 divisions,
d'où : U = 11 div x 20 V/div. = 220 V
2 -
La mesure de UL donne environ 7,2 divisions, d'où : U L =
7,2 div x 20 V/div. = 144 V
3 -
Calcul de l'impédance ZL de la bobine réelle :
4 -
Calcul de l'impédance Z du circuit :