SANCTIONS AU NIVEAU NATIONAL ET INTERNATIONAL

Définition

           Une sanction est une mesure punitive ou corrective prise à l’encontre d’une personne, d’un groupe ou d’un État pour avoir enfreint une règle, une loi ou un engagement.

Une sanction vise à :

- Punir une faute

- Prévenir les récidives

- Corriger un comportement

- Protéger la société ou un groupe

Quelques sanctions applicables en cas de violation de l’éthique numérique au niveau national

L’éthique numérique, c’est l’ensemble des règles et des comportements qui permettent d’utiliser les outils numériques de manière responsable, respectueuse et juste envers soi-même, les autres et la société.

           Les sanctions peuvent êtres :

Des sanctions Juridiques : Prononcée par un juge ou une autorité légale

-Amende : Des pénalités financières peuvent être imposées aux entreprises ou individus qui enfreignent des lois sur la protection des données ou la vie privée.

-  interdiction d’exercer : Les autorités peuvent interdire à des entreprises de continuer à opérer dans un pays si elles ne respectent pas les normes éthiques.

 Des sanctions Administratives : Prononcée par une autorité administrative.

-Suspension de Services : Les plateformes peuvent suspendre ou supprimer des comptes ou des services qui enfreignent les règles éthiques.

- Retrait de Licences :  Des licences commerciales peuvent être annulées en cas de violations graves.

 Des sanctions Sociales : Réaction de la société ou d’un groupe à un comportement inapproprié

 -Détérioration de la Réputation : Les violations peuvent entraîner une perte de confiance du public et affecter gravement la réputation d'une entreprise

- rejet (boycotts) : Les consommateurs peuvent boycotter des entreprises qui violent l'éthique numérique. 

-moquerie,

- critique publique

Des sanctions techniques :

 -restriction d'accès à certains sites ou plateformes : On brouille le réseau pour prévenir des abus répétés.

- surveillance.

 

Quelques sanctions applicables en cas de violation de l’éthique numérique à l’international

Les sanctions internationales visent à dissuader les comportements malveillants dans le cyberespace. Cependant, leur efficacité dépend de la coopération internationale, de la capacité à attribuer les attaques à des acteurs spécifiques et de la mise en œuvre rigoureuse des mesures.

 

Nature des sanctions

Les sanctions internationales face aux dérives numériques constituent une réponse croissante à la montée des cybermenaces transnationales. Elles visent à dissuader les acteurs malveillants, qu'ils soient étatiques ou non, en imposant des mesures punitives telles que ;

-des gels d'avoir,

-des interdictions de voyager

-des sanctions judiciaires prévues dans les conventions internationales.

-embargos (sanctions économiques internationales appliquées aux Etats).

 

Conventions internationales

 

- Convention de Budapest (2001)

Premier traité international sur la cybercriminalité, cette convention vise à harmoniser les législations nationales, faciliter la coopération judiciaire et renforcer les capacités d'enquête. Elle a été ratifiée par 78 pays en janvier 2025, dont les États-Unis, le Japon

- convention des Nations Unies contre la cybercriminalité (2024)

Cette convention vise à établir un cadre mondial plus large pour prévenir et combattre la cybercriminalité.

-convention de l’Union africaine sur la cybercriminalité et la protection des données a caractère personnel (2014).

Vise à établir un cadre juridique pour la cybersécurité et la protection des données en Afrique.

-Initiatives de l’Organisation des Etats Américains (OEA)

 A des efforts en cours pour renforcer la coopération en matière de cybercriminalité dans les Amériques.

 NB : la cybercriminalité est l’ensemble des actes néfastes commis sur internet.

Exemples de sanctions au niveau international :

- Chine : Le Trésor américain a sanctionné des individus chinois pour leur implication dans des fraudes liées au COVID-19 et des menaces à la bombe, utilisant des réseaux de botnets (ordinateurs infectés qu’on utilise pour les attaques de cybercriminalités) pour masquer leurs activités.

- Zservers : Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ont sanctionné ce fournisseur russe de services d'hébergement web pour son soutien au groupe de rançongiciels LockBit. Ce dernier a extorqué plus de 120 millions de dollars à des victimes mondiales, dont Boeing et la Royal Mail britannique. [3]

- Evil Corp : Le Royaume-Uni a imposé des sanctions à ce groupe de pirates informatiques russes dirigé par Maksim Yakubets, responsable de l'extorsion de plus de 226 millions de livres sterling. Les sanctions incluent des interdictions de voyager et des gels d'avoir.

- Tornado Cash : Aux Pays-Bas, Alexey Pertsev, cofondateur de cette plateforme de cryptomonnaie, a été condamné à cinq ans et quatre mois de prison pour blanchiment d'argent. Tornado Cash aurait été utilisée pour blanchir plus d'un milliard de dollars, notamment par le groupe Lazarus lié à la Corée du Nord.

- Corée du Nord : Les États-Unis ont imposé des sanctions à des entités nord-coréennes impliquées dans des cyber activités malveillantes, telles que le vol de fonds via des attaques de rançongiciels et le piratage de banques.

 

Extraits des textes en vigueur (loi sur la cybercriminalité, charte du numérique)

Au Cameroun, les sanctions applicables en cas de violation de l'éthique numérique sont régies par la loi n° 2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité. Cette loi prévoit des sanctions pour divers actes contraires à l'éthique numérique, notamment le piratage, les fraudes en ligne, et la diffusion de contenus illicites

Article 74.-

 (1) Est puni d’un emprisonnement de un (01) à deux (02) ans et d’une amende de 1.000.000 (un million) à 5.000.000 (cinq millions) F CFA, quiconque, au moyen d’un procédé quelconque porte atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui en fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, les données électroniques ayant un caractère privé ou confidentiel.

 (2) Sont passibles des peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus les personnes qui, sans droit, interceptent des données personnelles lors de leur transmission d’un système d’information à un autre ; 25 (3) Est puni d’un emprisonnement d’un (01) à trois (03) ans et d’une amende de 1.000.000 (un million) à 5.000.000 (cinq millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque procède ou fait procéder, même par négligence au traitement des données à caractère personnel en violation des formalités préalables à leur mise en œuvre. (4) Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de 1.000.000 (un million) à 5.000.000 (cinq millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, le fait de collecter par des moyens illicites, des données nominatives d’une personne en vue de porter atteinte à son intimité et à sa considération.

 (5) Les peines prévues à l’alinéa 4 ci-dessus sont doublées, à l’encontre de celui qui met, fait mettre en ligne, conserve ou fait conserver en mémoire informatisée, sans l’accord exprès de l’intéressé, des données nominatives qui, directement ou indirectement, font apparaître ses origines tribales, ses opinions politiques, religieuses, ses appartenances syndicales ou ses mœurs.

 (6) Les peines prévues à l’alinéa 5 ci-dessus, s’appliquent aux personnes qui détournent les informations, notamment, à l’occasion de leur enregistrement, de leur classement, de leur transmission.

(7) Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de 5.000.000 (cinq millions) à 50.000.000 (cinquante millions) F CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui conserve des informations sous une forme nominative ou chiffrée au-delà de la durée légale indiquée dans la demande d’avis ou la déclaration préalable à la mise en œuvre du traitement automatisé. (8) Est puni des peines prévues à l’alinéa 7 ci-dessus, le fait de divulguer des données nominatives portant atteinte à la considération de la victime.

Article 75.

- (1) Est puni d’un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d’une amende de 1.000.000 (un million) à 5.000.000 (cinq millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui enregistre et diffuse à but lucratif, par la voie de communications électroniques ou d’un système d’information sans le consentement de l’intéressé, des images portant atteinte à l’intégrité corporelle.

(2) Le présent article n'est pas applicable lorsque l'enregistrement et la diffusion résultent de l'exercice normal d'une profession ayant pour objet d'informer le public ou sont réalisés afin de servir de preuve en justice conformément aux dispositions du Code de procédure pénale.

 Article 76.

- Est puni d’un emprisonnement de cinq (05) à dix (10) ans et d’une amende de 5.000.000 (cinq millions) à 10.000.000 (dix millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui confectionne, transporte, diffuse, par voie de communications électroniques ou d’un système d’information, un message à caractère pornographique enfantine, ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité d’un enfant.

 Article 77.-

(1) Est puni d’un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d’une amende de 2.000.000 (deux millions) à 5.000.000 (cinq millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui, par la voie de communications électroniques ou d’un système d’information, commet un outrage à l’encontre d’une race ou d’une religion.

 (2) Les peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus sont doublées lorsque l’infraction est commise dans le but de susciter la haine ou le mépris entre les citoyens.

Article 78.-

(1) Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de 5.000.000 (cinq millions) à 10.000.000 (dix millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui publie ou propage par voie de communications électroniques ou d’un système d’information, une nouvelle sans pouvoir en rapporter la preuve de véracité ou justifier qu’il avait de bonnes raisons de croire à la vérité de ladite nouvelle.

(2) Les peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus sont doublées lorsque l’infraction est commise dans le but de porter atteinte à la paix publique.

 

 

 

EXERCICES

 

CONTROLE DE CONNAISSANCES

1. Définir : sanction.

2.Cite 02 sanctions juridiques applicables en cas de violation de l’éthique numérique

3.Cite 02 sanctions applicables en cas de violation de l’éthique numérique au niveau national.

4. Cite 02 sanctions applicables en cas de violation de l’éthique numérique au niveau international

5. Cite 02 conventions internationales sur la cybercriminalité.

 

EXERCICE I : Répondre par vrai ou faux

1. Un retrait de Licence est une sanction à l’encontre d’une société qui bafoue l’éthique numérique. 

2. L’efficacité des sanctions internationales dépend beaucoup de la coopération internationale.

3.L’ interdiction de voyager peut être considéré comme une sanction au niveau national.

4. La détérioration de la réputation est une sanction sociale.

5.La Convention de Budapest (2001) est une sanction a l’encontre de la cybercriminalité.

EXERCICE II :

Faire correspondre les éléments de la colonne A a ceux de la colonne B

COLONNE A

COLONNE B

1. éthique numérique

2. Suspension de Services 

3.boycot

4. cybercriminalité

5. gel des avoirs

a. est une sanction sociale

b.  Violation de l’éthique numérique.

c. Sanction internationale

d. bon comportement dans le cyberespace

e. est une sanction administrative

 

 

CORRIGES

CONTROLE DE CONNAISSANCES

1. Une sanction est une mesure punitive ou corrective prise à l’encontre d’une personne, d’un groupe ou d’un État pour avoir enfreint une règle, une loi ou un engagement.

2. -Amende : Des pénalités financières peuvent être imposées aux entreprises ou individus qui enfreignent des lois sur la protection des données ou la vie privée.

-  interdiction d’exercer : Les autorités peuvent interdire à des entreprises de continuer à opérer dans un pays si elles ne respectent pas les normes éthiques.

 

3.

-Suspension de Services : Les plateformes peuvent suspendre ou supprimer des comptes ou des services qui enfreignent les règles éthiques.

    - Retrait de Licences :  Des licences commerciales peuvent être annulées en cas de violations

 

4. Pour les individus :

- gels d'avoir,

- interdictions de voyager

-poursuites judiciaires.

Pour les Etats :

-sanctions économiques internationales.

5.

- Convention de Budapest (2001)

- convention des Nations Unies contre la cybercriminalité (2024)

-convention de l’Union africaine sur la cybercriminalité et la protection des données a caractère personnel (2014).

-Initiatives de l’Organisation des Etats Américains(OEA)

 

EXERCICE I : Répondre par vrai ou faux

1. Vrai 

2. Vrai.

3.Faux     // plutôt une sanction au niveau international

4. Vrai    

5.Faux   //Ce sont juste des textes de loi.

EXERCICE II :

 

1.d

2.e

3.a

4.b

5.c